Les trésors cachés : sites méconnus à découvrir absolument près des Rousses (39220) 🗝️

Le Livre d’Or du Risoux

Au cœur de la forêt du Risoux, sur une paroi de pierre, des marques datant de 1793, en plein cœur de la Révolution française, ont traversé les âges. Ces gravures, témoins d’une époque mouvementée, sont des noms, des initiales, des dates, souvent accompagnées de dessins symboliques tels que des petites maisons ou des monuments funéraires surmontés d’une croix. Connue sous le nom de « Falaise des Trépassés », cette roche fut probablement un lieu choisi par les habitants des villages voisins pour honorer leurs défunts, à la suite de la fermeture des lieux de culte par la République en novembre 1793. Dans ce contexte, les proches se rassemblaient autour de la falaise pour célébrer des messes en plein air et, ensuite, gravaient les informations relatives aux défunts sur le roc.

Au-delà de ces inscriptions révolutionnaires, il est intéressant de noter que des marques postérieures à cette époque ont aussi été laissées sur cette paroi. L’une d’elles représente une figurine portant une mitre d’évêque, la seule représentation humaine retrouvée. Cela suggère que ce site pourrait avoir acquis une dimension sacrée, semblable à celle d’un cimetière, où l’on vient rendre hommage aux défunts.

Il est aussi possible que certaines des inscriptions soient liées à des contrebandiers qui fréquentaient la région. On pense qu’ils marquaient la roche pour célébrer leurs exploits. De plus, le manteau neigeux, qui peut atteindre jusqu’à trois mètres en hiver, pourrait expliquer la profondeur et la hauteur des gravures.

En traversant ce lieu, prenez un instant pour respecter ces vestiges, car chaque gravure porte avec elle des histoires et des mémoires qui résonnent encore à travers le temps.

La principauté d’Arbézie

Après la guerre de 1870, dans un contexte de confusion et de remaniements territoriaux, deux propriétaires rusés virent une occasion unique de tirer profit de la situation. C’est ainsi qu’ils décidèrent de construire une maison qui se trouvait littéralement partagée entre la France et la Suisse, à l’endroit stratégique de La Cure, dans la commune des Rousses. Ce lieu insolite abrite une bâtisse dont les caractéristiques ne manquent pas de surprendre. En effet, deux entrées distinctes permettent d’accéder à la même salle de restaurant : une entrée du côté français et une autre du côté suisse. Ces deux portes débouchent directement dans la salle de la brasserie, permettant ainsi aux clients de se retrouver dans une zone ni tout à fait française, ni tout à fait suisse. Cette situation particulière donna naissance à un concept inédit, celui de « l’Arbézie », une région imaginaire située à la frontière, où les frontières entre les deux pays semblaient floues.

Ce lieu historique fut bien plus qu’un simple restaurant : il devint un véritable carrefour de l’histoire, fréquenté par de nombreux personnages influents de l’époque. Plusieurs chefs d’État s’y rendirent au cours de leurs voyages, et l’endroit fut aussi un lieu de prédilection pour Paul-Émile Victor, célèbre explorateur et scientifique, qui y résida pendant de nombreuses années. L’Arbézie est ainsi un symbole de cette époque, un lieu qui incarne à la fois la confusion, l’ingéniosité et la rencontre entre deux cultures, tout en ayant joué un rôle discret mais important dans les coulisses de l’histoire européenne.

Le Fort des Rousses

Le Fort des Rousses, situé dans la commune éponyme du Jura, est un imposant ouvrage militaire construit au XIXe siècle sous le Second Empire. À l’origine destiné à protéger la frontière française contre une éventuelle invasion, il a été édifié à partir de 1843, avec une inscription marquant sa finition en 1848, bien que des travaux aient continué jusqu’en 1862. Avec ses 21 hectares de terrain et ses kilomètres de galeries souterraines, il est l’une des plus vastes forteresses de France.

Initialement conçu pour défendre la région contre d’éventuels envahisseurs, le fort a été équipé d’une artillerie moderne et d’une garnison de 3 500 hommes. Cependant, avec l’évolution des techniques militaires, il est rapidement devenu obsolète. Utilisé pendant la Première Guerre mondiale, puis à nouveau durant la Seconde Guerre mondiale pour la surveillance de la frontière suisse, il a été progressivement abandonné après l’armistice.

Après la guerre, le fort a été reconverti en centre d’entraînement militaire et a abrité différents bataillons. En 1997, il a été vendu à la commune des Rousses et a trouvé une nouvelle vocation en accueillant une fromagerie, ainsi que des activités touristiques et de loisirs. Aujourd’hui, le Fort des Rousses est un lieu emblématique de la région, où l’on affine des fromages comme le comté dans ses caves historiques, tout en offrant aux visiteurs un cadre unique pour des explorations souterraines et des activités sportives dans un environnement naturel préservé.

Le Fort du Risoux

Le Fort du Risoux, également connu sous le nom de Fort Guyot, fait partie du système de défense Séré de Rivières, conçu pour renforcer les positions stratégiques françaises à la fin du XIXe siècle. Construit entre 1880 et 1884, il est situé à une altitude de 1 273 mètres, sur un promontoire dominant la forêt du Risoux, au-dessus du lac des Rousses, dans le massif du Jura. Ce fort a été érigé pour compléter la défense de la place des Rousses, en surveillant et protégeant le Fort des Rousses, situé à seulement 3 kilomètres à l’ouest.

Le Fort du Risoux fait partie d’un dispositif militaire destiné à renforcer la sécurité de la frontière française. Son architecture, caractéristique des premiers forts du système Séré de Rivières, inclut un massif central et des batteries basses, adaptées aux combats de l’époque. Le fort se trouve sur un chemin stratégique de 3 kilomètres, partant du nord du bourg des Rousses, qui permet d’y accéder en suivant un itinéraire bordé de forêts.

Une fois arrivé au fort, les visiteurs peuvent observer les vestiges de deux bâtiments où logeaient les officiers, donnant un aperçu de la vie militaire à l’époque. Le fort, bien que de taille modeste, revêt une grande importance historique, non seulement en raison de son rôle dans la défense des Rousses, mais aussi par son emplacement stratégique dans cette région du Jura, réputée pour sa topographie difficile. Aujourd’hui, il constitue un lieu de mémoire et un point d’intérêt pour les passionnés d’histoire militaire et de nature, offrant un cadre exceptionnel pour des visites.

Moulin Thomas

Les ruines, désormais envahies par la végétation, témoignent d’un passé où ce site était au cœur d’une économie de subsistance florissante. Le Moulin Thomas, alimenté par les eaux vives de la Valserine, était un lieu essentiel pour les fermes des environs. Les paysans apportaient leurs céréales, principalement de l’orge et du froment, pour les transformer en farine. En échange de ses services, le meunier prenait un vingtième de la production. À proximité du moulin, une scierie venait compléter l’activité, contribuant à la transformation du bois et au développement de l’industrie locale. Ce site, jadis vibrant, rappelle aujourd’hui l’ingéniosité des méthodes artisanales utilisées pour subvenir aux besoins des communautés rurales de l’époque.

Les murets en pierres sèches

Les murets en pierres sèches, omniprésents dans les paysages du Jura, dessinent des frontières naturelles et des délimitations depuis des siècles. Ces structures, qui marquent souvent la séparation entre la France et la Suisse, délimitent également des parcelles agricoles, des prés de fauche ou des potagers, et encadrent les « vies » (voies) locales. Construits sans mortier, ces murs témoignent de techniques de construction ancestrales, façonnées par des générations de bâtisseurs. Aujourd’hui, ils sont non seulement des éléments caractéristiques de l’architecture paysagère, mais aussi des refuges précieux pour une faune et une flore variées. Ces murets sont ainsi devenus de véritables havres de biodiversité, offrant un habitat unique pour de nombreuses espèces animales et végétales.

Les loges

À partir du 12ème siècle, sous l’impulsion des moines de l’Abbaye de Saint-Claude, les Hauts-Jurassiens ont entrepris de défricher les forêts pour ouvrir les Hautes Combes, créant ainsi d’immenses espaces de pâture. Ces zones étaient propices à l’élevage, et les habitants y édifièrent des loges, qui servaient principalement d’abris pour les troupeaux durant la traite estivale. L’une de ces loges, située à votre droite au fond de la combe et en contrebas de la route, porte le nom de « Cannonière ». Représentative de l’architecture traditionnelle des loges de la région, elle est l’une des rares à être encore utilisée aujourd’hui à des fins agricoles. Dans ces pâtures, les vaches montbéliardes continuent de paître, fournissant le lait nécessaire à la fabrication de fromages traditionnels, perpétuant ainsi un savoir-faire ancestral.

Les Greniers Forts

Les greniers forts sont des constructions emblématiques du Haut-Jura, datant du XVIIIᵉ siècle, créées pour protéger les biens les plus précieux des fermes contre les incendies fréquents dans la région. Ces petites bâtisses en bois, recouvertes de tavaillons et dépourvues de fenêtres, étaient situées à environ quarante mètres des habitations, offrant ainsi une certaine sécurité. Sous chaque grenier fort, une cave était creusée pour stocker le grain et les légumes, garantissant ainsi des réserves alimentaires en cas de besoin. Aujourd’hui, environ 190 greniers forts subsistent dans le Jura Sud, bien que beaucoup soient en état d’abandon.

À Lajoux, il est possible de visiter l’un de ces greniers forts. Les clés et informations pratiques peuvent être obtenues à la Maison du Parc Naturel du Haut-Jura, située au cœur du Parc naturel régional du Haut-Jura.

La Fontaine Napoléon

La Fontaine Napoléon est une source située sur la route de la Faucille, à Gex, dans le département de l’Ain, en région Auvergne-Rhône-Alpes. Ce lieu est particulièrement prisé des cyclistes qui, lors de leur ascension du col de la Faucille, s’y arrêtent pour profiter de son eau fraîche et potable. Bien que Napoléon Ier n’ait jamais traversé le Jura, la fontaine porte son nom en hommage à l’empereur. Selon la tradition locale, c’est un préfet qui aurait décidé de baptiser cette source ainsi, établissant ainsi un lien symbolique avec l’empereur et la grandeur de son époque. Ce geste visait probablement à renforcer l’empreinte historique et légendaire de Napoléon dans la région, ajoutant une dimension mémorielle à ce simple mais apprécié point de ravitaillement.

Prolongez l’aventure avec un séjour aux Rousses

Si ces trésors vous ont donné envie de découvrir les magnifiques paysages des Rousses, pourquoi ne pas prolonger l’expérience avec un séjour dans notre établissement ? Profitez du confort et de la tranquillité d’un lieu idéalement situé pour partir à l’aventure dans la nature jurassienne. Nous serions ravis de vous accueillir pour une escapade inoubliable !

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