La Forêt du Risoux
La forêt du Risoux, dense et secrète, joua un rôle crucial pendant la Seconde Guerre mondiale. C’est dans l’ombre de ses arbres imposants que plusieurs Juifs réussirent à échapper à la persécution nazie, grâce à un réseau de sauvetage mis en place par Victoria Cordier, Anne-Marie Im-Hof Piguet et Fred Reymond, entre 1941 et 1944. De nuit, Victoria guidait les réfugiés à travers le Risoux, les conduisant vers le refuge sûr de l’Hôtel d’Italie, situé sur la commune du Chenit, en Suisse. Outre cette mission héroïque, elle servait également de messagère pour la résistance, transportant des informations codées cruciales pour l’effort de guerre.
La forêt, par son étendue et sa densité, offrait un refuge précieux, réduisant les risques d’être repéré par les autorités ennemies. Mais cette même forêt, loin d’être seulement un havre de protection, fut également un terrain propice à la contrebande. Le Risoux était un carrefour où s’échangeaient des biens rares, comme le tabac et le chocolat, manquants en France sous l’occupation. De nombreux passeurs, animés par l’espoir d’obtenir quelques gains, traversaient la forêt pendant la nuit pour effectuer des allers-retours entre la France et la Suisse. Les dangers étaient omniprésents, et beaucoup de ces courageux contrebandiers furent capturés, blessés ou même tués dans l’accomplissement de leur mission clandestine.
Ainsi, au-delà de son rôle de sanctuaire, la forêt du Risoux fut le théâtre d’actions héroïques et de sacrifices, marquée par la lutte contre l’oppression et la résistance face à l’occupant.
La Forêt du Massacre
La forêt, autrefois connue sous le nom de « forêt de la Frasse » — en vieux français, la forêt des frênes — est aujourd’hui plus tristement célèbre sous le nom de Forêt du Massacre. Ce changement de nom, survenu il y a près de cinq siècles, est lié à un événement tragique qui s’y est déroulé en 1535. À cette époque, le roi de France François Ier, afin de soutenir la ville de Genève assiégée par les troupes savoyardes, envoie un millier de mercenaires italiens pour prêter main-forte.
Ces soldats, après avoir traversé les montagnes, arrivent au col de la Faucille, où ils sont confrontés à l’armée du duc de Savoie. Après une violente bataille, les mercenaires italiens sont repoussés et poursuivis à travers les forêts du Jura. Ils sont rattrapés et massacrés sans merci par les troupes savoyardes. Ces hommes, piégés dans la forêt de la Frasse, subissent un massacre brutal, tous tués à la hache. Cet événement particulièrement cruel et sanglant a profondément marqué les habitants du Jura, témoins de cette scène d’horreur. Il est devenu un symbole du passage de la guerre sur ces terres et a donné à la forêt le nom sombre de « Forêt du Massacre », un nom qui résonne encore dans la mémoire collective de la région.
Aujourd’hui, la Forêt du Massacre reste un lieu chargé d’histoire et de mystère, rappelant la violence de ce chapitre de l’histoire du Jura et la résilience des habitants face aux tragédies du passé.
La vallée des Dappes
La campagne d’Italie de 1796-1797 révéla à Napoléon Bonaparte l’importance stratégique d’une liaison rapide entre Paris et le col du Simplon via Genève. Face à cette nécessité, des négociations furent menées avec la Suisse pour permettre la construction d’une route traversant le territoire français. Après la chute de l’Empire en 1815, les frontières françaises furent redéfinies selon les limites d’avant 1790. Cependant, un différend persista entre la France et la Suisse concernant la vallée des Dappes, terrain disputé entre les deux nations.
Ce conflit territorial trouva une solution en 1862 avec la signature du Traité des Dappes. Ce traité attribua à la France la portion de la vallée sur laquelle passait la route de la Faucille (actuellement la N5). En compensation, la Suisse reçut le reste de la vallée, ainsi qu’une partie du versant français du Noirmont. Ce compromis donna lieu à une situation particulière pour les maisons de La Cure, qui avaient toujours été françaises. Désormais partiellement suisses, ces habitations se retrouvent traversées par la frontière, avec certaines possédant un pied en France et l’autre en Suisse. Cette situation géographique unique demeure un vestige de l’histoire et de la complexité des relations frontalières entre les deux pays.
La bataille des Rousses
Au printemps 1815, pendant la période des « Cents Jours », les puissances européennes alliées prennent la décision d’envahir à nouveau la France. Napoléon Ier organise rapidement une nouvelle armée, et le colonel Christin reçoit l’ordre de fortifier les Rousses. Le plan prévoit la construction de cinq redoutes, mais seule l’une d’entre elles sera terminée. Les troupes stationnées aux Rousses comptent alors environ 500 hommes.
Dans la nuit du 1er juillet, des feux de bivouac sont aperçus par les soldats français stationnés à la Cure. Ces feux signalent l’arrivée de sept bataillons autrichiens, sous les ordres du général Foelseis, comptant environ 4000 hommes. Leur mission est de forcer les passages du Jura. Les troupes françaises préviennent les habitants, qui s’enfuient précipitamment dans les forêts.
À l’aube, vers 5 heures du matin, les troupes autrichiennes arrivent à la Cure. Les soldats français échangent quelques coups de feu avant de se replier vers les Rousses, où ils se positionnent dans la redoute pour attendre l’assaut. Les autrichiens, après plusieurs tentatives infructueuses d’assaut à la baïonnette et au sabre, décident de faire une pause en se dirigeant vers le village pour se ravitailler. Les français, profitant de ce moment d’inattention, attaquent les soldats autrichiens qui, distraits par le pillage des maisons, subissent de lourdes pertes.
L’ennemi, surpris, reforme ses rangs et la bataille reprend. À midi, l’artillerie autrichienne arrive enfin, retardée par la côte de Nyon, et la fusillade éclate. Voyant que l’attaque frontale est inefficace, l’armée autrichienne tente de contourner la redoute. Les français, sortant de la fortification pour contrer cette manœuvre, se retrouvent exposés. Le général Foelseis lance alors toute sa cavalerie sur les troupes françaises vulnérables, infligeant de lourdes pertes.
Face à la menace d’encerclement, les survivants français décident de fuir en direction de Morez, abandonnant la redoute. Cette bataille des Rousses, ultime affrontement des guerres napoléoniennes, marque la fin des batailles de l’Empire, et quelques jours plus tard, Napoléon Ier se rend aux Anglais le 15 juillet 1815.
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